Notions fondamentales du Caodaisme 1

Mise à jour 2012-05-18 09:49:16

Cao Dai n’est pas Cao Dai, voilà le vrai Cao Dai.

La Vérité nie elle-même qu’elle ne soit vérité.

 Esprit de Li T’ai Po

Pape Spirituel du Caodaïsme

Première Edition

Juin 1995

* * *

CHAPITRE I

LEXIQUE

« Le Tao n’agit pas, et pourtant rien ne se fait sans lui. Toutes choses se créent elles-mêmes. »

Lao-Tseu (Tao Te King, 37)

1. Qu’est-ce que l’enseignement caodaïste ?

- L’Enseignement d’une religion de façon générale et en particulier l’enseignement caodaïste repose sur la compréhension de la pure vérité, fondement du Vrai ou principe absolu du TAO.

2. Qu’est-ce que le TAO ou DAO ?

- D’innombrables anciens livres en Orient abordent ce sujet. Nous résumons ici l’explication, trouvée dans les messages spirites caodaïstes sur le TAO. Notion abstraite, Tao est un mot employé par Lao Tseu (1) pour désigner le Grand vide (Hu vô), l’infini immense sans limite, sans fin, sans forme, existant avant même la création de l’univers. Cet espace est nommé « L’Infini Absolu (2) ». Dans cet Infini existent deux principes, le Principe Positif ou Yang et le Principe Négatif ou Yin. Depuis l’époque de la Genèse du cosmos, le Yin et le Yang s’unissent et se cristallisent durant l’infini des temps pour donner naissance à une Grande Source de Lumière Divine de toute beauté. A l’heure et au jour déterminé, cette Source explosa violemment qu’aujourd’hui la science appelle phénomène Big Bang (3) et secoua par la suite tout l’Espace Infini ; une SOURCE DE LUMIERE DIVINE s’éjectait de cette explosion puis tourbillonnait au milieu de l’Espace, projetait une quantité infinie de rayons lumineux splendides, resplendissants qui éclairaient tous les coins de l’univers. C’était la formation de l’Etre Suprême, le Créateur de l’univers.

A partir de ce moment, l’Univers s’est donné un Maître Suprême, infiniment bon, parfait, éternel, omniscient, omnipotent, omniprésent, pouvant se transformer en une multitude de formes : de l’infiniment petit à l’infiniment grand, le Maître Absolu de l’univers.

A partir de la matière du Yin et du Yang, il sépare le pur de l’impur, concentre le Souffle Cosmique du NEANT – l’énergie initiale et éternelle du Grand Vide – dans un tourbillon sans fin pour donner naissance à toutes les espèces et à toutes les créatures de l’univers. Ce mécanisme Yin – Yang (Passivité – Activité) fonctionne sans relâche, sans interruption pour assurer la vie de tous les êtres et entretenir le Ciel et la Terre (Dai Thua Chon Giáo, page 175 / Véridique Enseignement du Cycle Supérieur du Caodaïsme ou Esotérisme Caodaïque 1936).

Le Tao est donc le souffle cosmique du Néant ou du Grand Vide.

En 1926, dès le début de la création du Caodaïsme, Dieu CAO DAI a donné une explication simple sur le TAO comme suit :

« Qu’est-ce que le TAO ? Pourquoi l’appelle-t-on TAO ? « 

- Le TAO est la VOIE que suivent les Saints, les Immortels, réincarnés au monde terrestre par le châtiment céleste, pour retourner au Ciel, leur ancienne demeure. C’est aussi la Voie que doivent suivre les êtres humains pour se libérer des cycles de la réincarnation. S’ils ne suivent pas cette voie alors ils s’égareront et perdront leur rang divin. Le TAO a des sens profonds mais il faut le comprendre d’abord par cette explication pour pouvoir ensuite étudier plus précisément les autres sens mystiques. (Thánh Ngôn Hiep Tuyen, page 119 – 1972/ Recueil Sélectif des Saintes Paroles Caodaïque)

L’explication du TAO présentée tout au début a un sens profond et mystique que Dieu Cao-Dai a expliqué plus tard (après 1926).

3. Que signifie CAO DAI ?

CAO DAI est un nom que DIEU a employé en cette Troisième Période (4) pour fonder la nouvelle religion au Viêt-nam d’où elle se propagera sur les cinq continents du monde en vue de sauver l’humanité et de restaurer l’Ere de Sainteté de l’Antiquité.

« CAO veut dire très haut,

DAI veut dire la Tour, le Trône. »

(4) sera expliquée dans la question suivante.

Nom symbolique, CAO DAI est un prête-nom (5) pour désigner le très haut trône dans l’univers, le lieu où règne L’ETRE SUPREME, LE TRES-HAUT.

Dieu, Père spirituel de toute l’humanité, est immatériel, sans image, sans nom, sans forme, aussi il est impossible de Le représenter sous forme d’une statue, d’un dessin ou d’une morphologie spécifique suivant le point de vue d’un peuple quelconque. Il n’est pas possible non plus de le nommer correctement par une langue de quelque peuple qu’il soit.

« CAO DAI est la Haute Tour,

Qui s’élève au-dessus de tous les obstacles, de toutes les barrières. »

En conclusion, le nom CAO DAI exprime la délivrance totale sans contrainte, ni entrave.

4. Le Caodaïsme a une autre appellation : « Dai Dao Tam Ky Pho Do ». Que signifie-t-elle ?

- DAI DAO, au sens propre, est une Grande Religion (au sens figuré « La Grande Voie »). C’est une appellation téméraire car justement Dieu seul peut se la permettre, j’insiste que ce n’est pas une Divinité, ni un Bouddha ou ni une créature humaine quelconque qui puisse l’appeler ainsi. C’est pourquoi nous n’osons pas en discuter !

(5) « Il suffit – pour vous convaincre que Je suis bien Jéhovah des Hébreux, le Dieu des Armées des Israélites, le Dieu inconnu des Juifs et le vrai Père de Jésus-Christ – de Me prier par ce prête-nom CAO-DAI pour que vos vœux soient exaucés. » (Message spirite en français du 17/12/1927, RSSPC, page 59/ 1972)

Cette voie est grande car le but de Dieu est de rassembler les Trois grandes anciennes Religions (6) de l’Asie et de réunir les Cinq Branches Spirituelles (7) afin de ramener les Religions Authentiques à leur origine divine, Dieu. De Dieu le Tao se manifestait par l’intermédiaire des Prophètes et des Maîtres Spirituels qui, à la place de Dieu, avaient fondé des religions en plusieurs endroits du monde selon l’époque, suivant le degré de civilisation des peuples pour leur enseigner la Morale divine. Ainsi se créait le principe « D’une Source Unique engendrant des milliers de transformations, des milliers de phénomènes » et aujourd’hui il est temps que « ces milliers de manifestations reviennent à leur Source Originelle ». La civilisation contemporaine progresse beaucoup grâce à la science par conséquent la division et la multiplication ne sont plus nécessaires voire inutiles puisqu’elles sont les causes de dispute et de discorde de l’humanité. C’est pourquoi Dieu s’est révélé miraculeusement par le spiritisme pour fonder le Caodaïsme qui vous appelle tous : « Réveillez-vous ! Vous, qui êtes tous enfants d’un même Dieu Le Père, Le Créateur ! Aimez-vous les uns les autres ! Entraidez-vous dans la Fraternité Universelle ! Tâchez de vous améliorer ! Appliquez les vertus du Tao pour pouvoir joindre Dieu, vous identifier à Lui – notre Père Miséricordieux – après avoir accompli vos devoirs humains pendant votre vie terrestre.

TAM KY veut dire Troisième Période de l’histoire des civilisations humaines car il y avait déjà plusieurs religions pendant les deux périodes précédentes.

(6) : Bouddhisme, Taoïsme, Confucianisme.

(7) : Nhân Dao, Thân Dao, Thanh Dao, Tiên Dao, Phât Dao (en vietnamien): Confucianisme ou Humanisme, Culte des Génies, Christianisme, Taoïsme et Bouddhisme.

Première Période (plus de 2500 ans avant J.-C.), les religions suivantes ont été créées :

· Humanisme par l’Empereur Fou-Hy (4477-4363 avant J.-C.) en Chine.

Culte des Saints en Chine par l’Empereur de la Littérature(8) (Van Xuong Dê Quân).

Judaïsme en Asie Mineure par Moïse.

Taoïsme en Chine par le Maître Suprême du Tao (8) (Thai Thuong Dao Tô).

Bouddhisme par le Très Ancien Bouddha Dîpankara (8) (Nhiên Dang Cô Phât) et l’ancien Bouddha Amitabha (8) (A Di Dà Phât) en Inde.

Védisme (Brahmanisme primitif) en Inde.

Deuxième Période (vers V me. siècle avant J.-C.) jusqu’à la fin du Moyen-Age (vers l’an 500 à 1500 environ) :

Confucianisme fondé par Confucius en Chine.

Culte des Génies par Khuong Thai Công en Chine.

Christianisme par Jésus Christ en Judée.

Islam par Mahomet en Arabie.

Taoïsme par Lao Tseu en Chine.

Bouddhisme par Cakyamuni en Inde.

Cette fois-ci, en Troisième Période, Dieu, Lui-même, a fondé le Caodaïsme, La Troisième Amnistie Générale, par le spiritisme non pas par l’incarnation (9) comme les fois précédentes pour le salut de l’humanité, sous le nom « Cao Dai Tiên Ông Dai Bo Tát Ma-Ha-Tát » (en vietnamien) qui pourrait se traduire par « L’Immortel Bodhisattva-Mahâsattva Cao Dai ». On trouve dans cette appellation la présence des trois anciennes religions, à savoir le Bouddhisme, le Taoïsme et le Confucianisme. En effet, le terme « Cao-Dai » provient du Confucianisme, « Tiên-Ông » (Immortel) provient du Taoïsme, « Dai Bo Tát Ma-Ha-Tát » (Bodhisattva Mahâsattva) provient du Bouddhisme. Les Bouddhas, les Immortels, les Saints sont tous sous le commandement de DIEU.

Que signifie Pho Do? Dieu, dans une séance de spiritisme, a lui-même donné l’explication suivante : « Comment appelle-t-on Phô-Dô ? – Phô veut dire « exposer, montrer sans rien cacher ».

Qu’est-ce-que Dô ? – Cela veut dire « sauver les êtres humains ». Comment doit-on faire pour l’accomplir ? Qui sont les êtres humains ? C’est toute l’humanité, et non pas la sélection d’une certaine catégorie d’hommes ou de femmes comme vous le pensez. » (Thanh-Ngôn Hiêp-Tuyên I – Recueil Sélectif des Saintes Paroles Caodaïque / RSSPC – Tome I, page 13/ Edition 1972)

En résumé, l’appellation « Dai-Dao Tam-Ky Phô-Dô » peut se traduire par :

· « La Troisième Manifestation de DIEU pour le Salut de l’Humanité » ou

· « La Grande Voie de la Troisième Amnistie Générale de DIEU » ou

· « La Grande Voie de la Troisième Alliance Divine ».

5. On lit souvent dans les Ecrits Saints Caodaïque plusieurs messages sacrés communiqués par Le Maître. Pouvez-vous expliquer qui est Le Maître ?

- Le qualificatif « MAITRE » est employé par notre Père Spirituel Miséricordieux – Dieu Cao Dai – pour parler à ses enfants, à ses disciples d’une façon affectueuse ; d’ailleurs suivant la tradition du Viêt-nam du Nord, les enfants appellent souvent leur père « Thay » (en vietnamien) qui veut dire « Maître ». Par-là Dieu voulait se montrer proche de ses enfants et plus affectueux envers eux. C’est aussi un exemple de modestie de Dieu que les disciples doivent imiter dans l’accomplissement de leur mission d’évangélisation. Si Dieu – Le Créateur de l’univers

- S’est lui-même abaissé de cette manière, à fortiori les Saints, les Immortels, les Bouddhas et les êtres humains. Oserions-nous être si fiers de nous ? Il ne faut pas, par négligence, que nous manquions de respect à Dieu Le Père à cause de Son indulgence et Son immense amour envers nous car la justice divine est impartiale. Si nous commettons cette impiété les Lois Divines nous puniront. Le Maître a dit qu’Il doit, Lui aussi, Se soumettre aux Lois Divines bien qu’Il soit l’Etre Suprême.

Nous devons savoir qui est Le Maître. Le Maître a expliqué, dans le RSSPC, page 43/ 1972 comme suit : « Créer le Ciel et la Terre, c’est Mon Œuvre ; Donner naissance aux Immortels, aux Bouddhas, c’est encore Moi. Je vous ai dit qu’un seul Saint-Esprit est à l’origine de l’univers et de toutes les créatures. Je suis les Bouddhas, les Bouddhas sont Moi. Vous êtes les Bouddhas, les Bouddhas sont vous. Il faut que J’existe d’abord avant que vous existiez. Il faut que vous existiez d’abord et ensuite les Génies, les Saints, les Immortels, les Bouddhas. »

6. Dans les Livres Saints, on lit souvent aussi cette appellation de Dieu « Cao Dai Tien Ong Tát Ma Ha Tát ». Quelle est sa signification ?

- Dieu s’est ainsi présenté quand il a fondé le Caodaïsme au Viêt-nam. Sous cette appellation, Dieu sous-entend la syncrétisation des trois anciennes Religions, à savoir le Bouddhisme, le Taoïsme et le Confucianisme.

En effet, Cao Dai représente le Haut Trône où Dieu règne. Dans les livres de Confucius, il existe cette phrase : « Au plus haut sommet de chaque être humain siège Cao Dai ». Tien Ong ou l’Immortel est le dernier rang du Taoïsme. Bo Tat ou Bodhisattva (en sanscrit) est le rang le plus bas dans la hiérarchie bouddhiste.

En employant cette appellation, Dieu veut donner l’exemple de Sa modestie que doivent suivre Ses disciples dans l’accomplissement de leur mission d’évangélisation. De cette humble manière, l’Etre Suprême veut émouvoir les êtres humains afin de les conduire dans la bonne voie, celle du Bien et de la Perfection.

CHAPITRE II

BUTS ET PRINCIPES DIRECTEURS

DU CAODAISME

« Toutes les religions se rejoignent

au sommet de la pyramide de Dieu. »

Teilhard de Chardin (1)

7. Veuillez présenter les buts pour lesquels Dieu a fondé le Caodaïsme en cette Troisième période.

- Dieu, notre Maître, a exposé les buts principaux du Caodaïsme dans la séance de spiritisme du 06/12/1926 (02/11/Binh Dân, date lunaire) (RSSPC, page 56/ 1972) :

« Par la miséricorde et par la commisération J’ai fondé la Troisième Amnistie Générale ayant pour objectifs de :

· Sauver les prédestinés en leur attribuant la Haute Noblesse qui leur permet d’éviter la réincarnation.

· Elever les gens de noble caractère jusqu’à un monde supérieur à niveau de vie meilleur que la vie misérable sur la terre. »

Nous pourrions reprendre ici le message divin enseigné par Dieu (RSSPC, page 119/ 1972) :

(1) (1881 – 1955) Jésuite, paléontologiste, philosophe français. Il a élaboré une synthèse des phénomènes physiques et surtout biologiques concluant à une évolution de l’univers qui aboutit à l’unité et à la fusion avec Dieu. (Petit Larousse)

« En fondant le Caodaïsme en cette troisième période J’ouvre aussi la Voie que doivent suivre les Saints, les Immortels, les Bouddhas – réincarnés au monde terrestre par le châtiment céleste – pour regagner le Ciel, leur ancienne demeure. C’est aussi la Voie que doivent suivre les êtres humains pour se libérer des cycles de la réincarnation. S’ils ne La suivent pas alors ils s’égareront et perdront leur rang divin. »

- « Même un Grand Empereur du Ciel incarné au monde terrestre ne pourra pas reprendre son ancien rang divin après sa mort s’il n’a pas mené une vie pieuse et vertueuse pendant son existence ». (RSSPC, page 42/ 1972)

8. Veuillez expliquer le dogme caodaïste : « Toutes les religions sont issues de la même Vérité ».

- Le Caodaïsme ayant pour principe de base : « L’unification de trois anciennes religions et le rassemblement de cinq branches spirituelles de la Grande Voie », préconise que « Toutes religions – dignes de ce nom – proviennent de la même source divine, Dieu. Elles procèdent donc de la même Vérité. »

Dans son Amour Infini, dans sa Miséricorde et aussi – de la même façon que nous avons donné naissance à nos enfants nous avons l’obligation de les éduquer – Dieu Créateur, notre Père Miséricordieux, s’est manifesté au monde sous différents noms, de différentes façons et avait fondé plusieurs religions suivant l’époque, suivant les us et coutumes des peuples en vue d’éduquer l’humanité et de l’amener vers le chemin du Bien, dans la Voie de Dieu. Ainsi durant les deux périodes précédentes, le Confucianisme, le Bouddhisme, le Taoïsme, le Christianisme, le Judaïsme, le Brahmanisme, l’Islam etc. étaient fondés. Et leur enseignement est basé sur le même principe.

9. Veuillez expliquer les trois principes : « Justice – Amour Universel – Miséricorde » du Caodaïsme.

- Ces trois principes « Justice – Amour Universel – Miséricorde » sont des enseignements fondamentaux des Trois Religions de la Grande Voie Cao Dai qui en préconise l’Unité religieuse dans la Nouvelle Doctrine Universelle pour toute l’humanité en cette Troisième Amnistie de Dieu afin que le monde évite la discrimination, même au point de vue spirituel.

Le Confucianisme et le Christianisme nous enseignent qu’il faut exercer la Justice – comme ligne de conduite – dans toutes les activités de la vie quotidienne. Le terme « Justice » renferme le sens de l’égalité et de l’impartialité. Si nous ne voulons pas que les autres nous fassent du mal, nous causent des désavantages, nous apportent des malheurs alors il ne faut pas que nous commettions ces méfaits à autrui. Par contre, si nous voulons que les autres nous fassent du bien, que les autres pardonnent nos erreurs alors nous devons, par la justice, les traiter pareillement. Le Confucianisme nous enseigne aussi la Voie du Juste Milieu (2). Dans la vie de tous les jours, il faut que nous évitions les excès ainsi que les extrêmes. Par exemple, il ne faut pas que «pour aimer, nous aimions jusqu’à en perdre la raison et pour haïr, nous haïssions comme la peste. » Il vaut mieux suivre la Voie du Juste Milieu pour avoir une vie tranquille et sécurisante.

(2) aussi appelé «l’union des opposés par la voie moyenne »

Le Taoïsme enseigne, par Lao Tseu, ses disciples à pratiquer l’Amour Universel et l’Altruisme envers tous les êtres vivants et ce, dans le silence, sans laisser une trace, sans laisser leur nom, sans se faire connaître, dans l’oubli de soi pour autrui. Ils considèrent le malheur des autres comme leur propre malheur, le bonheur des autres comme leur propre bonheur. C’est l’amour idéal, immense, infini, sans borne. On le vit dans l’oubli de soi et pour autrui.

Le Bouddhisme nous enseigne la Miséricorde. Apporter la joie à ceux qui en ont besoin; adoucir la misère des malheureux ; secourir les personnes en danger ; aider les pauvres ; avoir pitié des misérables… Voilà quelques exemples de la Miséricorde. En plus, Bouddha prône les Quatre Générosités suivantes : L’Amour, La Pitié, La Joie intérieure et L’Indulgence.

Voici un passage des Ecrits Saints enseigné par La Déesse-Mère de l’Amour Infini ou La Mère de l’Univers :

« Les nouveaux adeptes devront essayer de réaliser les trois principes suivants : la Justice, l’Amour Universel et la Miséricorde.

- Par Miséricorde, il faut avoir de la pitié et de la compassion devant la souffrance des autres. L’essentiel est de susciter leur éveil de la vérité et de créer toutes les circonstances possibles pour aider les malheureux à se délivrer au plus vite des ténèbres de leurs péchés.

- Par Amour Universel, il faut aimer toutes les créatures, non seulement les êtres humains mais aussi les animaux, les insectes et les végétaux. Pardonner à ceux qui vous font tort afin de les convertir, de les rapprocher de vous en vue de les guider progressivement vers la voie du bien.

- Votre régime végétarien dénote un sens de Justice, car vous ne pouvez pas sereinement satisfaire votre appétit de bonnes choses sur la mort et la souffrance d’autres espèces. Si vous souhaitez obtenir la bénédiction, le pardon, la protection de Dieu ou des Esprits célestes, vous devrez justement aider les autres, les pardonner et vous montrer miséricordieux. Même s’ils sont des ennemis il faut vous efforcer de les aimer !

Si vous conseillez aux autres la Miséricorde, l’Amour Universel, la Justice – tandis que vous-même, vous n’arrivez pas à les pratiquer – alors ce sont là de vains conseils. »

CHAPITRE III

ENSEIGNEMENT DE BASE DU CAODAÏSME

« Le jade, s’il n’est taillé, ne peut prétendre au joyau.

L’homme, s’il ne façonne son esprit par le savoir, ne

saurait accéder au Tao. »

Confucius (Livre des Rites, XVIII)

10. Quel est l’Enseignement de base du Caodaïsme ?

- Le Caodaïsme comporte deux parties : l’enseignement exotérique qui est la première étape et l’enseignement ésotérique qui en est la deuxième.

· Etape 1 : la « Voie Caodaïste de l’Assistance collective » ou « La Religion Cao Dai ». Cet enseignement exotérique a pour fin l’épanouissement et le perfectionnement en soi de la personne humaine. C’est l’humanisme caodaïste. Il vise à former des femmes et des hommes de bien. Ainsi chaque femme de bien et chaque homme de bien peuvent former une famille de bien. Et des familles de bien formeront un bon pays. Et les bons pays construiront, dans cet idéal, le monde de paix universelle pour la terre entière. Sur le plan social, cette partie doctrinale enseigne le Tao qui régit, édifie et établit la paix universelle dans le monde entier. Le Confucianisme constitue l’élément de base de cette partie doctrinale du Caodaïsme.

· Etape 2 : Esotérisme caodaïque souvent appelé « La Grande Voie Cao Dai » ou la « Voie Caodaïste de la Méditation transcendante ». Cette partie ésotérique de la doctrine enseigne le Tao en vue de la Délivrance des âmes humaines. Elle est fortement influencée par le Bouddhisme et le Taoïsme.

A. L’Exotérisme caodaïque ou la Voie Terrestre du Caodaïsme destinée à la vie humaine, vise la grande masse, toutes les couches de la société et tous les niveaux intellectuels.

Il enseigne :

· La moralité humaine ;

· La façon de vivre d’un vrai être humain – digne de ce nom – qui fait partie de la Triade Taoïste, à savoir « Le Ciel – La Terre et l’Etre humain ». Et cela va sans dire que tout homme est égal devant Dieu;

· A aider ceux qui sont pieux à se perfectionner, à améliorer leur caractère ;

· A acquérir la conduite vertueuse ;

· A bien comprendre la signification et l’application des enseignements religieux.

Le caodaïste doit d’abord accomplir son devoir d’être humain, avant de passer à la deuxième étape qui est la Voie Céleste du Caodaïsme ou l’Esotérisme Caodaïque de façon qu’il ne trébuche pas et n’abandonne pas à mi-chemin sa foi. En se basant sur le Confucianisme, l’exotérisme caodaïque enseigne ses adeptes à observer scrupuleusement les Trois Règles morales et les Cinq Vertus confucéennes.

Les Trois Règles Morales sont :

1. Devoir envers la patrie : remplir les devoirs nationaux et être bon citoyen dans la société. Les sujets doivent être fidèles au souverain et par extension les serviteurs à son maître. Défendre la patrie, c’est le devoir de tous les citoyens. Le patriotisme est un devoir moral.

2. Devoir entre enfants et parents et vice versa : la piété filiale doit être scrupuleusement observée par des enfants. Ils obéissent à leurs parents et les aiment dans le respect. En revanche, les parents ont le devoir d’élever les enfants dans la voie du Bien. Le but ultime de leur éducation est de former l’enfant pour qu’il devienne un bon élément – une femme ou un homme de bien- pour la société.

3. Devoir entre époux : la femme obéit à son mari et l’aide dans l’éducation de leurs enfants.

Les Cinq Vertus comprennent :

1. L’humanité : la compassion pour les malheurs d’autrui et la bienveillance envers les prochains ; l’amitié et l’entraide entre collègues, condisciples ou compatriotes. L’homme de bien doit être sévère envers soi-même mais bienveillant envers les autres.

2. La rectitude morale qui prédomine sur la recherche du profit. L’homme fait ce qu’il doit faire et ne fait pas ce qu’il ne doit pas faire, selon sa conscience morale.

3. La bienséance : les rites occupant une place importante dans les pratiques confucéennes. Ainsi on doit respecter l’ordre familial et social selon son rang et sa fonction. Les jeunes respectent naturellement les personnes âgées. Les enfants doivent apprendre d’abord la politesse et la civilité avant l’apprentissage des lettres et des arts.

4. La sagesse et la connaissance : la nécessité de l’étude et l’effort constant du perfectionnement de soi. La principale étude est celle de la compréhension des préceptes du Tao et son application. La voie de la grande étude consiste à faire briller la vertu lumineuse en soi (qui est la Raison du Ciel au cœur de tout être).

5. La probité : la vertu centrale dans tous les rapports sociaux. Il faut absolument tenir ses engagements, être fidèle à ses paroles car «chose promise, chose due ».

On le voit, l’ordre social commence par le respect de l’ordre familial. Ainsi les rapports, au sein de la famille, entre le fils et le père, la femme et le mari, les cadets et l’aîné sont établis selon un ordre bien défini. Pour parvenir à entretenir l’ordre familial, on commence par se perfectionner soi-même. Pour se perfectionner soi-même, on commence par rectifier son cœur. Pour rectifier son cœur, on commence par être très sincère avec soi-même. Pour rendre sincères ses propres pensées, on commence par l’acquisition de la connaissance. Et acquérir la connaissance se fait par la pénétration de la raison des choses.

Le culte des ancêtres est un devoir filial. Les cérémonies de l’anniversaire de la mort des ancêtres sont les marques de l’affection, du respect et de la profonde gratitude des enfants envers leurs défunts parents ou grands-parents et leur rappellent l’origine de leur existence. Celui qui mange le fruit doit se souvenir de celui qui a planté l’arbre.

En appliquant ces trois règles morales et ces cinq vertus nous devons d’abord nous perfectionner avec la rectitude du cœur et la sincérité ; pour ensuite entretenir l’harmonie dans la famille ; puis gouverner le pays – si on en est capable ; et enfin contribuer à maintenir l’ordre social et la paix universelle.

Ce sont là les devoirs fondamentaux d’un individu dans la société, d’après les règles confucéennes. En avançant plus loin, l’individu suivra la Voie du Juste Milieu ou l’Invariable Milieu (1) de Confucius.

Dans la Voie Terrestre ou la Voie Humaine, la religion Cao Dai encourage ses fidèles à réaliser pleinement l’amour. Car c’est l’Etre Suprême Lui-même qui a enseigné :

« Je (Votre Maître) suis le Père de l’amour et Vous (mes enfants) êtes l’instrument de l’amour ; L’amour est le moyen de préserver et de protéger la vie de l’univers ; Grâce à l’amour tous les êtres de la terre vivent en paix et le monde demeure stable et tranquille ; A cause de la haine les êtres humains s’entre-tuent ; mais s’entre-tuer, c’est la destruction du monde ! Ainsi Je vous interdis dorénavant, même si vous n’arrivez pas à vous aimer, de ne plus vous permettre de vous haïr. Soyez obéissants ! » (RSSPC, p. 176/ Edition 1972).

« L’amour est la clef qui ouvre la porte des Trente Six Cieux, celle du Paradis et du Palais Diamantin de Dieu. Quiconque déteste l’amour ne passera pas la porte de la réincarnation. » (RSSPC, page 153/ Edition 1972).

La Déesse de la miséricorde Bodhisattva Kouan-Yin (Quan-Am Bô Tat) a enseigné dans un message spirite :

(1) Dans la nature, les choses se transforment sans cesse mais elles tendent toujours vers leur équilibre. De même, l’homme, pour être juste, doit chercher la concorde, éviter tout excès afin de pouvoir garder son équilibre envers soi-même et l’harmonie avec autrui.

« Dieu veut que tous les êtres, qui sont en train de payer leurs anciens karmas (2), n’en contracte pas de nouveaux. Pour cela, ils doivent se perfectionner et se discipliner pour devenir des Vertueux qui savent éviter de faire le mal ; qui pratiquent le bien, la charité, la vertu en vue d’aider les gens, à tous les endroits, dans tous les milieux, à s’orienter vers la bonté, à se conduire avec amour, avec loyauté, avec moralité et avec humanité pour transformer ce monde terrestre en une Société Universelle et Morale d’entraide, une société dans laquelle il n’y aura pas des scènes «de forts opprimant des faibles », «de riches exploitant des pauvres ». Ainsi il faut considérer le bonheur d’autrui comme notre propre bonheur et par la suite ne pas oser nuire ou porter préjudice aux autres, de même il faut considérer la misère et le malheur d’autrui comme notre propre misère et malheur afin de chercher à l’aider et à le consoler. L’Enseignement Caodaïste ne s’éloigne pas de la réalité de la vie humaine, car si l’homme n’arrive pas à organiser son existence terrestre alors il sera difficile, pour lui, de réaliser la délivrance de son âme, du point de vue spirituel. »

C’est là qu’intervient la voie terrestre ou la voie humaine de l’enseignement caodaïste car seuls les biens matériels peuvent servir efficacement notre vie matérielle, c’est pourquoi cette partie doctrinale insiste sur l’aspect de la réalisation de bonnes œuvres de charité et d’assistance collective.

B. L’Esotérisme Caodaïque appartient à la Grande Voie Cao Dai ou la Voie Céleste ou la Voie Sélective Caodaïste de la Méditation Transcendante. Après avoir accompli les devoirs cités ci-haut, le disciple caodaïste progresse à l’étape suivante en vue de rompre le cycle de la succession des morts et des naissances grâce à la double pratique de la Méditation contemplative et du Perfectionnement de soi.

Le pratiquant doit se perfectionner sans cesse, c’est-à-dire corriger ses défauts de caractère jusqu’à ce qu’il parvienne à la maîtrise de soi ; sa personnalité et son comportement doivent être plus nobles que ceux de ses semblables ; il vit dans la société mais n’y est pas influencé par son entourage ; il se désintéresse des honneurs et intérêts, de l’opinion publique, de la gloire ou la défaite. Surtout il mène une vie d’ascète en s’abstenant du désir sexuel et en suivant un régime alimentaire végétarien complet. En parallèle de ce perfectionnement de soi, il se recueille tous les jours dans quatre séances de méditation ataraxique (3) suivant l’enseignement reçu des Esprits célestes.

11. Quelle est la démarche divine pour le salut de l’humanité en cette Troisième Amnistie Générale de Dieu ?

- Actuellement, à cause de la multiplicité des religions, la population devient perplexe et perd la foi parce que le Vrai Enseignement devient, avec le temps, dénaturé par des profanes. C’est pourquoi Dieu est venu pour réaliser l’Unité Religieuse en ramenant toutes les doctrines de différentes religions à leur origine divine afin de faciliter le salut de l’humanité.

Lisons ce message spirite du Saint-Esprit (RSSPC, page 16/ Edition 1972 ) :

« Bien longtemps avant, J’ai créé les Cinq Branches Religieuses de la Grande Voie : Confucianisme ou Humanisme, Culte des Génies, Christianisme, Taoïsme et Bouddhisme.

(3) Ataraxique : (Didactique) Qui concerne l’ataraxie, l’état de calme absolu. (Petit Robert)

D’après les us et coutumes des peuples, J’ai fondé des Religions Authentiques car à l’époque où l’humanité n’ayant pas encore acquis des connaissances du Ciel ni de la Terre, les hommes et les femmes pratiquaient la religion en collectivités locales seulement. Aujourd’hui, l’humanité ayant acquis des connaissances plus approfondies, se réunissant à l’échelle planétaire, s’affronte elle-même à cause de la multitude de ces religions, c’est pourquoi Je me suis décidé à les unir. En outre, J’avais confié le Véritable Enseignement aux mains des humains qui avec le temps le rendaient médiocre en s’éloignant de plus en plus de la Doctrine Divine.

J’ai souffert de voir le monde se précipiter près de dix mille ans, dans l’abîme des péchés de l’enfer. Je Me suis résolu à venir Moi-même pour sauver Mes enfants, à ne plus confier la Sainte Doctrine aux mains des profanes. »

Au lieu de Se réincarner au monde (en un corps humain) comme dans les deux Périodes précédentes, en cette Troisième Période Dieu S’est manifesté par le miracle du spiritisme en faisant parler ou écrire des médiums pour nous enseigner Sa Sainte Doctrine. En suivant cet Enseignement de Dieu, l’être humain pourrait réaliser le perfectionnement de soi, améliorer son caractère, s’entraider en faisant des œuvres de charité, mener une vie exemplaire et pieuse. Désormais, l’humanité ne peut plus dire que Bouddha n’a rien enseigné et ainsi reprocher Dieu!

Le dogme du Caodaïsme préconise que «d’une Source Unique – qui est le TAO – se créent des milliers de phénomènes – qui pourraient être des différentes religions, doctrines, philosophies, sciences etc. – depuis l’origine de l’humanité. Maintenant il est temps que ces milliers de manifestations reviennent à leur Source Originelle suivant la Loi des Cycles Périodiques de L’univers. » Le Caodaïsme – une convergence de différents courants de pensée, de différents enseignements des religions – en est la conséquence de cette dernière (Loi de l’univers).

L’Enseignement Caodaïste s’est constitué de différents messages divins directement enseignés par Dieu ou par des Esprits Célestes – les Immortels, les Bouddhas, les Saints, les Anges – qui se sont manifestés au moyen du Spiritisme.

12. Les preuves de la venue de Dieu pour fonder le Caodaïsme en cette Troisième Période :

- Relisons ce passage, enseigné par Dieu – notre Maître (4) -, extrait des Ecrits Saints Caodaïstes (RSSPC, Tome I, page 16 / Edition 1972) qui en serait la preuve : « Bien longtemps avant, J’ai créé les Cinq Branches Religieuses de la Grande Voie : Confucianisme ou Humanisme, Culte des Génies, Christianisme, Taoïsme et Bouddhisme. D’après les us et coutumes des peuples, J’ai fondé des Religions Authentiques car à l’époque où l’humanité n’ayant pas encore acquis des connaissances du Ciel ni de la Terre, les hommes et les femmes pratiquaient la religion en collectivités locales seulement. Aujourd’hui, l’humanité ayant acquis des connaissances plus approfondies, se réunissant à l’échelle planétaire, s’affronte elle-même à cause de la multitude de ces religions, c’est pourquoi Je me suis décidé à les unir. En outre, J’avais confié le Véritable Enseignement aux mains des humains qui avec le temps le rendaient médiocre en s’éloignant de plus en plus de la Sainte Doctrine. J’ai souffert de voir le monde se précipiter

(4) Dans des séances de spiritisme, Dieu s’est présenté « Maître de mes enfants  » (« Thay các con  » en vietnamien) envers les adeptes.

près de dix mille ans, dans l’abîme des péchés de l’enfer. Je Me suis résolu à venir Moi-même pour sauver Mes enfants, à ne plus laisser la Sainte Doctrine aux mains des profanes. Mais Je vous enjoins de former une bonne structure bien hiérarchisée pour vous donner les moyens de vous guider les uns les autres, les petits frères suivant les plus grands, à atteindre le Paradis… »

Dans un autre message reçu lors d’une séance de spiritisme du 19/04/1926 (année lunaire Binh-Dân) (RSSPC, Tome I, page 18 /Edition 1972) notre Maître a enseigné : « J’ai fondé le Bouddhisme il y a longtemps, près de 6000 ans après il commença à être dévié de sa doctrine originale. J’ai entendu les êtres humains dire que le Bouddha n’a laissé aucune parole (5). Cette fois-ci, Je Me décide à vous enseigner directement la Grande Voie par le miracle du spiritisme et non pas par l’incarnation afin de reconstituer le Bouddhisme en son état initial. En conséquence, désormais ceux qui n’ont pas mené une vie correcte iront en enfer et par la suite ils ne pourront plus dire que le Bouddhisme n’a rien enseigné pour nier leurs péchés. »

Poème

Quel beau et bon pays que le Viêt-nam !

Petite nation qui inaugure l’Assemblée du Nirvâna,

Par l’heureuse rencontre avec Cao Dai qui lui donne la mission d’enseigner le Tao au monde.

O ! Quel bonheur de voir que Dieu s’est manifesté sur la Terre !

Qui vous bénit et fait dissiper les catastrophes naturelles.

Tantôt vrai, tantôt irréel, le Tao vous procure la béatitude infinie,

C’est le joyau le plus précieux -inestimable- de l’humanité !

Prenez-en conscience constamment et enseignez-le au monde !

Vous serez honoré par Décret Divin.

Dieu Empereur de Jade

(5) Ceci fait référence à l’anecdote disant que le Bouddha, avant de mourir, a dit à ses disciples qu’«il n’avait dit aucune parole » de peur qu’il y ait de la dissidence entre eux, ultérieurement, dans l’interprétation de son enseignement.

Poème

C’était Moi – Votre Maître – qui s’est révélé au Viêt-nam,

Pour y semer une Religion d’or !

Je l’arrosais et la fertilisais par le Confucianisme, le Bouddhisme et le Taoïsme ;

Je taillais ses branches et soignais son feuillage par « les Lois Religieuses, la Concorde et ses Fidèles ».

Toute la population s’en réjouira dans les éclats de couleurs,

Le pays chantera en chœurs sur tous les chemins,

Sachant votre destinée humaine, tâchez d’accomplir sans faute vos devoirs,

En attendant le rétablissement d’un Nouvel Ordre mondial !

Dieu Empereur de Jade

CHAPITRE IV

LE CULTE CAODAIQUE

« Dieu est Amour. Celui qui voudrait Le définir serait comme un aveugle qui veut compter les grains de sable de la mer. »

Saint Jean Climaque.

13. Veuillez expliquer pourquoi vous adorez Dieu sous la forme d’un OEIL ?

- L’origine de L’OEIL DIVIN, symbole de Dieu, est due à Mr NGÔ van Chiêu (*), premier disciple caodaïste, qui fut muté à Duong Dong en tant que Chef de cet arrondissement sur les îles de Phu Quoc, dans la baie de Thaïlande en 1920.

Croyant et pieux, Monsieur Ngô poursuivait son enseignement spirituel – pendant qu’il vivait à Phu Quôc – en assistant régulièrement aux séances de spiritisme. Heureusement il fut reçu par le Maître CAO DAI qui lui enseigna des leçons de la pratique de la Méditation Caodaïque. Quelques temps après, désirant adorer son Maître sous une forme tangible, il lui posa la question dans une séance spirite.

Dieu Cao Dai lui demanda alors d’en trouver un symbole. « Le PHU CHIÊU proposa la croix qui fut refusée parce que déjà utilisée par une ancienne Religion. Il continua à chercher, mais en vain, lorsqu’un matin, alors qu’il était étendu dans son hamac et perdu dans de profondes contemplations intérieures, il vit surgir, tout près de lui, un œil immense, étincelant de vie et éblouissant de lumière. Effrayé, il se jeta à genoux et pria : « Vénéré Maître, je reconnais votre pouvoir surnaturel, si vous désirez être adoré sous ce symbole, faites disparaître cet œil auréolé de lumière ». Et aussitôt, le phénomène s’effaça.

(*) son saint nom est NGÔ Minh Chiêu

Malgré une seconde apparition, Le PHU CHIÊU n’était pas convaincu. C’est alors qu’au cours d’une séance spirite, il demanda au Très Haut de lui faire connaître sous quelle forme il voulait être adoré : La Corbeille à Bec (1), au stylet trempé d’alcool, dessina sur le plateau un œil semblable à celui qui lui était apparu. Et L’OEIL fut agréé comme symbole. Cet œil de Dieu, qui matérialise l’image du créateur, signifie que Dieu voit tout instant. Rien n’échappe à sa vigilance et à sa perspicacité. Cet œil sacré, que les Caodaïstes peuvent contempler à tout moment sur leur autel, les juge, les soutient, les réconforte et les aide à se maintenir dans le chemin de la Vertu. » (Extrait de « Notes sur le Caodaïsme » du commandant SAVANI)

Plus tard (en 1925) un autre groupe des premiers caodaïstes reçut l’ordre divin de venir demander à Monsieur Ngô de leur apprendre le culte de Dieu sous la forme de L’OEIL divin.

Dans l’ouvrage « L’Enseignement Véridique du Cycle Supérieur du Caodaïsme », l’Etre Suprême a expliqué le culte de L’OEIL divin comme suit : « Pourquoi JE vous dis de créer L’OEIL DIVIN mais non pas une statue pour ME représenter comme les autres Religions ?

Vous devez savoir que DIEU est la Vérité, et que cette Vérité sublime englobe le Ciel, la Terre et tout l’Univers. Je n’ai donc pas de corps matériel, ni humain à être constitué comme vous pour être adoré, c’est pourquoi vous devez ME faire représenter par L’OEIL divin. Pourquoi L’OEIL divin représente DIEU ? Je vous l’ai déjà dit avant :

« Les yeux sont le miroir du cœur,

Des deux yeux émanent deux rayons lumineux qui en sont l’élément essentiel.

Les rayons lumineux procèdent du Principe intelligent.

Le Principe intelligent procède du Ciel

Le Ciel c’est Moi. (2) »

( RSSPC, page 11/ Edition 1972)

Le croyant qui pratique la Méditation suivant ce précepte du yoga taoïste : « En absorbant la quintessence du corps, le souffle est transformé ; en absorbant le souffle, l’esprit est transformé. Absorber l’esprit, c’est retourner au Vide (3) » réussirait à ouvrir le point Huyên Quan Nhut Khiêu (4). Qu’est-ce que le Huyên Quan Nhut Khiêu ? – C’est L’OEIL divin ! Il est situé au sommet de la tête – de chaque être humain – ou Nê Hoàn Cung qui renferme intégralement le Principe positif du Tao de l’être humain. » (VECSC, page 60 et 61/ Edition 1956)

L’OEIL divin n’est que le symbole de l’Esprit Divin de l’Etre Suprême. Lorsque nous faisons la prière devant l’autel de Dieu il faudrait que nous fixions notre regard sur L’OEIL divin en pensant que notre Maître est en train de nous transmettre sa Divine Force Spirituelle qui nous rendra lucide et sage pour pouvoir distinguer le Bien du Mal, le Vrai du Faux au cours de notre misérable vie terrestre afin d’éviter le Mal et de réaliser le Bien.

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