Les Immortels vietnamiens (2)

Mise à jour 2012-05-18 10:35:05

Les Femmes Immortelles:

1. La Sainte Mère de Sung-Son ( du mont Sung ) :

Le surnom de la Sainte Mère est « Liêu-Hanh Nguyên Quân » : c’est l’Immortelle princesse du Deuxième Palais céleste. C’est aussi la deuxième fille de  » Ngoc Hoàng Thuong Dê  » (l’Empereur de Jade).

Il est raconté qu’après sa première incarnation sur terre, son père l’a donné le titre de  » Liêu Hanh Công Chua ( la princesse Liêu hanh ).

Elle est née la nuit du 15 de la 8ème lune, du règne de l’empereur Lê Thân Tông (1619-1643), le 6è roi de la dynastie des Lê postérieurs, dans une famille portant également le nom de Lê, au village de Vân-Cat, dans la province de Nam-Dinh, au Nord Viêt-nam.

Les circonstances même de sa naissance font l’objet de merveilleuses légendes, selon lesquelles, à sa première venue sur terre, sa mère l’a accouchée en présence d’un taoïste avec ses recettes magiques, un parfum extraordinaire embaumant la maison et une lumière féerique rayonnant les environs. D’où son surnom de « Giang tiên » : une immortelle descendue de la cour céleste.

Dans le royaume, sa beauté et sa vertu furent uniques en son temps. Mais elle se transforma à l’âge de 21 ans.

Cependant, l’Empereur de Jade l’envoya une deuxième et dernière fois sur terre, en qualité de Génie tutélaire, avec deux suivantes portant les noms de « Quê » (cannelier) et « Thi » (plaqueminier. Le 3ème jour du 3ème mois, la sainte Mère est revenue alors sur terre, portant le titre de « Huyên huyên Thuong nhân » ( notre Dame Souveraine de l’Ordre mystique ).

Dès ce jour, il paraît sa renommée dans la région de Thanh-Hoa, Nghê-An, dépasse de loin celle des deux sœurs Trung ou de l’impératrice des Song.

Les sœurs Trung n’ont pas de secret pour nous, vietnamiens. Mais pourquoi une princesse chinoise ?

Selon la légende, l’impératrice des Song, de la dynastie des Song en Chine, s’est jetée en mer pour se donner la mort et y suivre son mari poursuivi par les armées mongoles. Elle fut sauvée et se réfugia dans une pagode à Canton. Le bonze de cette pagode, séduit par sa beauté, lui faisait des avances. Mais devant ses refus, le bonze s’est suicidé. Elle se sentait coupable de la mort du bonze, et se donna la mort. On la considérait comme le symbole de la fidélité conjugale et de la chasteté. On raconte que le corps de la princesse est retrouvé en mer par les pêcheurs vietnamiens, la princesse encore resplendissante de beauté : on la vénère à Nghê-An comme  » Génie protecteur des gens de la mer « .

La présence de la sainte Mère sur terre est parfois visible, des fois invisible.

On raconte :  » Depuis le temps des Lê jusqu’à maintenant, à partir des mandarins du premier rang jusqu’aux autres, pas une seule personne qui ne courbe la tête, ne s’incline profondément, et ne retienne son souffle. Pendant plusieurs centaines d’années, elle a fait tantôt des calamités, tantôt le bonheur des gens. Si la réputation de sa puissance est répandue, ses vertus de compassion sont aussi éclatantes. Tout le monde l’appelle la mère Sainte. »

Dans de nombreux temples au Vietnam, le culte est dédié à la sainte Mère, l’Immortelle Liêu-Hanh.

2. La princesse Tiên-Dung (au visage de fée):

La princesse est la fille du 3ème Roi Hung. La dynastie des rois Hung règne de 2879-258 avant JC.

Elle a décidé de ne pas se marier aux hommes choisis par son illustre père, préférant les voyages à travers les sites pittoresques du pays.

Après sa rencontre avec Chu-Dông-tu, devenu plus tard le patriarche des immortels, les deux jeunes époux ont trouvé refuge dans la montagne de Mat-Son, à ha-tinh, au nord Viêt-Nam d’aujourd’hui, où ils se sont adonnés à l’enseignement du Dao.

Selon la légende, pendant l’occupation du Viêt-Nam par les Ming, au 15ème siècle, alors que la résistance nationale fut encore en gestation, les patriotes se cherchèrent et Lê Loi en train d’affûter ses armes dans la forêt de Lam-Son, la princesse Tiên-Dung a favorisé , à travers des songes prémonitoires, la rencontre entre le futur libérateur du Viêt-nam, fondateur de la dynastie des Lê et Nguyên Trai. Cette rencontre divine entre ces deux hommes fut à l’origine de la reconquête nationale.

Elle fait l’objet d’un culte national au temple Dông-Hà, à Tho Xuong. Ses temples sont édifiés partout à travers le pays.

3. La Reine Truong-Lac ( Joie éternelle ) :

C’est une fille de jade de l’Empereur de Jade. Elle s’est incarnée dans la famille de Nguyên Trai. Après avoir servi son ami l’Empereur Lê Loi, puis son fils, Nguyên Trai fut condamné pour régicide, à la peine la plus atroce, la plus inhumaine et la plus injuste qui soit : la peine capitale avec l’extermination de 3 générations !

Mais sa fille, dans les bras de sa mère, a pu s’évader. A 18 ans, égarée de sa mère, devenue muette, elle battait la mesure dans une troupe de chanteurs et musiciens Un jour cette troupe devait jouer devant le roi. Déçu par toutes ces chanteuses, il demanda alors à cette jeune fille timide, mais gracieuse de venir chanter. Elle a pu alors élever la voix et le roi en fut charmé de ses chants et de sa beauté sans égale. Elle est devenue la reine Truong-lac.

4. La Jeune Ngai-Hoà ( le jeune fille cueillant les épis de riz ):

Fille d’un agriculteur, elle avait 16 ans le jour où la princesse Tiên-Dung et le patriarche Chu-dông-tu accomplissaient leur ascension.

Elle était dans les champs, en train de couper les épis de riz, elle voyait ces deux immortels monter au ciel. Elle a tout abandonné pour les suivre et elle est de venue immortelle, restant à droite de Chu-dông-tu, Tiên-dung à gauche.

Selon une légende la princesse Tiên-Dung a rencontré cette jeune fille à l’entrée du village de Dông-Dinh, et l’a choisie comme femme pour son mari Chu-dông-tu.

5. L’immortelle princesse Ngoc-Tiên ( L’Immortelle de jade ) :

Selon la légende, dans la province de Quang-Nam, terre des Cham, au pied de la montagne Cù-lao, il y avait un profond ravin communiquant avec la mer. C’est par-là qu’un jour, un étrange tronc arbre est arrivé. Les gens du village n’ont pas réussi à le faire sortir de l’eau. Seul le fils du roi Cham a pu porter cet arbre jusque dans son palais. Une nuit de pleine lune, un parfum étrange sortait de l’arbre et une jeune fille au corps brillant comme le jade apparaissait.

D’où le nom d’Immortelle de jade.

Elle a épousé le prince héritier, elle a eu deux enfants, une fille du nom de « Chi » et un garçon du nom de « Tri ».

Un jour, elle a décidé que son bannissement sur terre touchait à sa fin; avant de partir au ciel avec son mari et ses enfants, elle a ordonné aux villageois de faire bâtir un stupa dans la montagne et de tailler dans le bois 4 statues pour les vénérer : c’est l’actuel temple de Po-nagar, avec le culte de Thiên-y-ana.

6. L’Immortelle Giang-Huong (Au Parfum Rose):

Elle a vécu dans la grotte de Bich-Dào, à Nga-Son, dans la province de Than-Hoa. Cette grotte a aussi un autre nom : la « grotte de Tu-Thuc », du nom de l’homme-parfait Tu.

Selon la légende, ils se sont mariés et devenus immortels;

7. L’Immortelle Giang-Kiêu ( aux Nuages roses ) :

Du nom de Hà-Giang-Kiêu, du Pic du Sud.

Habillée de rouge, elle se promenait souvent au temple de Ngoc-Hô, portant à la main un éventail de plumes blanches. Le temple Ngoc-Hô est devenu à ce jour le temple Thiên-tich ( traces des immortelles), près de Hanoi.

C’est là qu’elle a rencontré Tu-Uyên. Leur histoire d’amour est relatée dans « Bich câu ky ngô ».

8. Les deux Immortelles sortant de l’eau :

Au pied de la montagne Bàn-dô, à Ky-Hoà au bord de la mer, se trouve un précipice, et les gens du pays ont aperçu souvent deux immortelles se baigner, s’ébattre et disparaître dans l’eau.

On raconte qu’au cours de son expédition contre le Champa, le roi Trân Duê Tông a vu sa flotte s’immobiliser à cet endroit. Pour faire avancer sa flotte, il a dû offrir en sacrifice une de ses concubines, en la faisant flotter sur un plateau en or à l’intention du génie aquatique. A ce lieu, aujourd’hui il y a un temple dédié à Chê Thang phu nhân.

9. L’Immortelle Bôi-Liên (qui accompagna le char) :

On raconte que le roi Lê Thanh Tông, pendant une promenade, en passant par le temple Ngoc-Hô, a fait la rencontre d’une belle femme dans le clocher du temple Ngoc-Hô. Il échangeait avec cette jeune femme des poèmes, et lui demandait de l’accompagner à la capitale. La jeune fille a monté dans le char impérial jusqu’à la porte Dai-Hung de l’enceinte royale, alors soudain elle est montée dans les airs et l’on ne la voyait plus.

Le roi regretta la disparition de l’Immortelle et donna l’ordre d’édifier une tour sur cette même porte : c’est la tour Vong-Tiên, devenue plus tard la pagode de Phuc-Tiên.

10. L’Immortelle Chê-Y (qui confectionna les vêtements):

C’est, en effet, une immortelle qui confectionnait des vêtements pour des mortels, à la grotte Bich-Dào. Elle le faisait exactement selon le désir de chaque famille. On apportait de l’encens et de l’alcool et le lendemain on trouvera les vêtements désirés.

11. Les deux immortelles qui ont participé à la fête :

Au début du règne de Canh Hung des Lê, le roi a ordonné une grande fête, au cours de laquelle de nombreux jeunes gens, jeunes filles participèrent. Dans la foule, le roi a repéré deux immortelles en robes rouges, debout épaule contre épaule. Mais elles s’élevèrent dans les airs et disparurent dès que le roi les a désignées. En souvenir de cette apparition, il a fait construire un temple à cet endroit appelé le temple de Tiên Tich, ( traces des immortelles) à proximité de lac Kim-Âu et du temple Van Miêu à Hanoi.

12. L’immortelle qui écrit le poème :

Au 18ème siècle, au temple Trân Quôc, à Hô Tây, le Grand lac de Hanoi, une immortelle a laissé un poème sur le mur avant de disparaître :

 » Il y a cinq cents ans que j(ai visité cet endroit. »

 » Les marsiléas blanches et les herbes amères rouges couvrent partout les fleuves et les îlots ».

Fin

 

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