Histoire et philosophie du caodaisme (9)

Mise à jour 2012-05-18 10:10:23

Le développement du capitalisme en Cochinchine avec comme conséquence, l’abrogation du code Gia-Long, abrogation qui favorise l’individualisme au détriment du collectivisme confucéen, a sapé les conditions favorables à la survivance de la religion des lettrés. C’est ainsi que, historiquement, il faut expliquer l’éclosion de nouvelles sectes religieuses et notamment du Caodaïsme.

2° Il est caractéristique qu’en notre siècle du capitalisme international, cette Réforme religieuse de chez nous est contemporaine d’un mouvement asiatique de même essence, de même mission historique. Car, au Japon et en Chine, les éléments tourmentés de la bourgeoisie féodale cherchent à créer une superstructure sociale en fondant mille et une sectes néo-bouddhistes modernes. Les caodaïstes et Minhlistes de chez nous gagneront à confronter leurs doctrines avec celles des Réformes chinoises et nippones.

… J’ajoute que le Minh-Ly ne fut qu’une nouvelle secte parmi tant d’autres sectes, qui poussaient comme des champignons. Mais il représentait la secte la mieux disciplinée, la plus instruite au point de vue philosophique, celle qui possédait une théorie exprimée en entier dans son catéchisme.

Le Caodaïsme ( littéralement : religion du haut Trône ) dont le fondateur serait feu Lê Van Trung, s’était mis très tôt en rapport avec le Minhlisme pour lui emprunter sa théorie, ses cultes, son organisation rituelle. Mais tandis que l’orgueilleuse école de M. Au-Kich ne tend à former qu’une élite, le caodaïsme s’adresse à la masse. Ainsi il présente les traits caractéristiques d’une organisation religieuse de masse.

La diversité et la multiplicité de nouvelles écoles religieuses que la cochinchine a vu éclore depuis 1926 sont caractéristiques de notre époque de pensée libre et intensive. On ne compte plus les sectes ; citons-en seulement les plus importantes : Minh-Ly, Minh-Thiên, Minh-Tân, Cao-Dài. Cette dernière se subdivise à son tour en écoles orthodoxes et non-orthodoxes.

Outre les églises du  » Bouddhisme rénové  » qui ont quelque droit à prétendre à la dignité d’une philosophie, nous assistons à l’éclosion de sectes aux pratiques étranges. Il s’agit ici, sans aucun doute, de réminiscences romanesques chinoises. Ainsi, nous avons vu le général Nguyên Van Dien avec ses disciples, en lutte ouverte avec la secte de Tây-ninh. Interrogés par les autorités sur la tentative de violation de la  » terre sainte  » caodaïste, tous ont refusé de parler.

Curieuse aussi est l’école de Nguyên Kim Muôn, qui ne craint pas d’exprimer en des termes à peine voilés, des croyances apparentées au sensualisme mahométan.

Toutes les sectes dont nous parlons ci-dessus sont nées presque simultanément. Elles se réclament toutes sans exception d’une réforme du bouddhisme jugé dépassé par le temps.

Chose étonnante, la Cochinchine, seule de tous les pays de l’Union, a pris l’initiative de cette sorte de Réforme religieuse qui d’ailleurs participe, peut-être sans le savoir, d’un mouvement plus vaste et plus général qui englobe la Chine et le Japon.

En effet, dans ces deux derniers pays et notamment dans le pays du Soleil Levant, on a remarqué l’éclosion de mille et une sectes néo-bouddhistes qui pratiquent le spiritisme. Le professeur Chamberlain a exposé au public européen les philosophies variées du mouvement religieux nippon. « 

Le  » contenu social  » du Caodaïsme ?

 » Le Caodaïsme touche la masse tout entière ; le nouveau clergé cependant se recrute parmi les anciens Dôc-Phu-Su, les propriétaires fonciers, les fonctionnaires, les politiciens, les intellectuels, les écrivains. Les autres sectes sont composées surtout d’hommes de classes moyennes.

Ce mouvement a inquiété l’Eglise catholique, pour qui le caodaïsme est un rival sérieux, et le Gouvernement. Un révolutionnaire annamite n’a-t-il pas affirmé que  » le caodaïsme est le gandhisme sans Gandhi « .

Pourtant, le catéchisme de la nouvelle croyance est là pour attester le contraire ; le souci le plus grand des caodaïstes est de se conformer aux lois et règlements en vigueur. Le caodaïsme recommande aux adeptes de ne pas envier le sort des riches. Alors ? Pourquoi tant d’inquiétudes ont-elles pu naître à l’endroit de ce mouvement ?

En voici les raisons, à notre avis. D’abord, le grand nombre de ses adeptes est une des principales causes de l’émotion gouvernementale au début du développement caodaïste. Ensuite la présence des éléments progressistes dans la nouvelle Église inquiète les autorités.

En effet, un certain nombre d’anciens militants démocrates ou nationalistes n’ont pas craint de se convertir à la nouvelle foi. Bien plus, ils jouent un rôle prépondérant dans le caodaïsme.

Ce dernier compte des centaines de mille d’adeptes recrutés surtout dans les classes paysannes et ouvrières. En contact quotidien avec la masse et étant donné leur passé, les dirigeants caodaïstes sont naturellement portés à discuter des problèmes sociaux, des questions d’actualité. « 

Tel est l’essentiel de ce reportage de la Vérité, publié aujourd’hui en une élégante brochure illustrée, – un des premiers et rares documents objectifs sur le Bouddhisme rénové.

Le Caodaïsme par son caractère spirite se confond souvent avec les nouvelles tendances religieuses de la Chine ou du Japon à caractère occultiste. Nous avons sous les yeux des documents qui ne permettent pas d’en douter :

La Chine, depuis des siècles, connaît les séances spirites ( Psychic News, Londres, 8-4-39 ). Le Culte des esprits et les pratiques de sorcellerie ( l’Opinion, Sài-gon, 1-7-37 ). Le Dalai-Lama parla en un dialecte allemand ( la Ricerca Psichica, Milan, 11-38 ). Vers la renaissance religieuse au Japon ( Vers une économie fraternelle, Kagawa, p. 18 ). Projection astrale, écriture automatique, dématérialisation : Le baron de Meck prouve que c’est en Chine qu’on expérimente les meilleurs médiums ( The Two Worlds, Manchester, 16-12-38 ). Pearl Buck déclare que l’Orient et l’Occident doivent fusionner ( The New York Times Magazine, 20-11-38 ). Une expédition scientifique allemande en Chine et au Siam ( Gazette de Hongrie, Budapest, 29-10-38 ). Le massacre des animaux ( par les Juifs ) ( The Two Worlds, 7-7-39 ). Le festival du Wesak ( grande fête bouddhiste ) ( The Occult Review, Londres, 1939, p. 167 ). La survivance du passé chez les Japonais ( Tribune de Genève, 25-4-39 ). Le  » Kuatsu  » ou art japonais de rappeler les morts à la vie ( O Astro, St Paul, Brésil, 10-38 ). Le spiritisme en Chine : Ils ressuscitent les morts ! ( The Two worlds, 7-7-39 ). Une plante magique en Extrême-Orient ( Chine ) ( The Two Worlds, 14-7-39 ). Le Shintô ( Revue théosophique, Paris 12-35 ). Confucius, Lao-Tseu et la survie ( Light, Londres, 20-7-39 ). Le Bouddhisme dans le Nord de l’Inde et la Birmanie ( Light, 20-7-39 ) ; etc., etc..

Mais l’opposition entre l’esprit européen et les conceptions religieuses asiatiques éclate souvent.

Dans la Nouvelle Revue ( 1-9-35 ), on peut en lire l’aveu au sujet du livre : Le Bouddhisme, par Entai Tomomastu :  » En nous présentant Le Bouddhisme, de son ami Entai Tomomatsu, le traducteur, M. Kui Matsuo, auteur lui-même des Sectes bouddhiques japonaises, ainsi que de nombreux ouvrages de philosophe et de délicates traductions, M. Matsuo nous écrivait :  » Ce livre n’est pas un ouvrage savant d’un spécialiste, mais seulement une œuvre destinée aux hommes modernes et aux intellectuels sceptiques. « 

Malgré la simplicité avec laquelle la doctrine du Bouddhisme est exposée, il ne nous semble pas que cet ouvrage et surtout la philosophie qu’il tente de mettre à la portée de tous puissent pénétrer profondément les masses européennes, le principe du  » non-moi  » et celui de la causalité, tels que les conçoivent les bouddhistes se trouvant, pour les mentalités occidentales, par trop en opposition avec les conceptions du plus grand nombre qui préférera toujours rejeter sur cette entité, qui a nom  » le Destin « , la responsabilité de ses souffrances, plutôt que d’y reconnaître  » la récolte naturelle du grain que nous avons jeté « .

Ce qui, dans l’ouvrage de M. Entai Tomomatsu, nous a semblé devoir retenir plus particulièrement l’attention c’est, en dehors de la psychologie du Bouddha, auquel l’auteur restitue son sens profondément humain, l’exposé de la tentative faite par certains intellectuels japonais pour ramener le Bouddhisme à sa noblesse originelle en le dégageant des conceptions de certaines sectes intéressées à ce que, pour les croyants, la prière, la méditation jambes croisées et surtout les offrandes, constituent l’essentiel.

Ce mouvement, auquel on ne peut refuser d’accorder toute sa sympathie et qui s’appuie sur ce fait que le Bouddha, à partir de son satori ( illumination ) attacha toujours plus de punyas ( mérites ) à l’acte social qu’à la plus ardente prière, la plus exaspérée mortification, ce mouvement, même s’il doit rester purement asiatique, mérite cependant d’être connu chez nous, car, permettant l’adaptation du Bouddhisme à la vie pratique, il pourrait être lourd de conséquences dans le monde entier.

Et si l’on considère qu’aucun texte n’existe, facilitant la connaissance du Bouddhisme, il faut rendre grâce à M. entai Tomomatsu et à son fidèle traducteur de nous avoir donné cet ouvrage en guise d’introduction à l’étude d’une philosophie capable, nous dit l’auteur,  » de pénétrer non seulement une époque, mais toutes les époques « .

L’opposition éclate, plus brutale encore, dans un écho comme celui-ci : Les secrets des  » Mahatmas  » au Brésil :  » Cependant que le Bulletin des Amitiés spirituelles ( n°40, p. 17 ) s’applique à ravaler la  » foi  » des  » surhumains  » et à les ramener à d’orgueilleux petits Lucifériens compartimentés dans un coin du Créé et voulant détrôner Dieu ( sic ), O Pensamento, la grande revue initiatique de S. Paulo ( Brésil ) passe en revue les facultés développées par ces  » Initiés  » méprisés par Sédir ( p. 396 ) et sa secte christique :

1° Possibilité d’entrer en relations avec les êtres planétaires du système solaire ;

2° Notre cosmos n’a plus de secrets pour eux à cause de leur vision interne ;

3° Connaissance de l’avenir ; 4° Possibilités d’agir sur la matière ( élémentaux ) ;

5° Transmission de son à grande distance ;

6° Influence limitée sur les actions des autres hommes ;

7° Lecture des pensée des autres ;

8° Entendement spontané de toutes les langues ;

9° Possibilité de prolongation de la vie physique ( Elixir de Vie ) ;

10° Guérison des malades ;

11° Pouvoir de dédoublement, etc…

Pour de méprisables petits  » Initiés « , cantonnés dans un petit coin du Crée, ce n’est déjà pas si mal !

Mais ce qu’il y a de douloureux – et ce avec quoi on joue – c’est d’opposer ces facultés possibles des  » Mahatmas  » aux vertus du Christ, de les dénoncer comme incompatibles, afin d’arriver par l’  » ignorance cultivée  » à maintenir l’esprit de secte, au lieu de tendre tout larges ouverts les bras vers tous les hommes, sans catégorie, ni distinction ! Que certains ne soient pas prêts pour cet embrassement universel, on ne le voit que trop par les limitations, les œillères, qu’ils cherchent à imposer aux autres. « 

O Astro ( 1-5-39 ) estimait qu’en 1926, il y avait encore au Japon 71.281 temples bouddhiques desservis par 54.495 bonzes ; en 1928, 41.148.000 bouddhistes sur 58.621.000 habitants. Où en serait le Christianisme dans l’Archipel nippon ? D’après la Luz del Porvenir, qui emprunte les détails au bulletin de la grande association spiritualiste Oomoto Internacia ( en esperanto ), aujourd’hui dissoute, croyons-nous, et ses dirigeants traqués et incarcérés, soixante années d’évangélisation par les missionnaires n’auraient réussi qu’à convertir 250.000 Japonais, chiffre stable malgré l’augmentation énorme de la population en ces dernières années. Dans le même temps, de nouvelles sectes et religions à base bouddhiste et shintoïste attirent à elles des milliers et des milliers de nouveaux adeptes : Oomoto, par exemple, comptait plus de croyants que le Christianisme.

LA PRIERE CHEZ LES CAODAISTES

Le Saint-Siège de Tây-ninh a réuni en brochure diverses pages de la Revue caodaïste et l’a publiée en 1936 sous le titre : Le Caodaïsme ou Bouddhisme rénové ( 3è amnistie de Dieu en Orient ), avec ces mots d’introduction :

 » Les pages qu’on va lire sont extraites de la Revue caodaïste, publiée à Sài-gon.

Nous avons eu soin de les réunir, classées et coordonnées, en une petite brochure qui présentera au lecteur un exposé sommaire du but et de la doctrine du Caodaïsme ou Bouddhisme rénové.

Puisse ce modeste recueil aider les chercheurs de la Vérité à se faire une idée exacte de l’idéal caodaïste dans ses traits principaux ! « 

LE SACERDOCE CAODAÏSTE.

On a pu noter peut-être déjà que la prière constitue la partie la plus importante dans le culte caodaïste. Voici comment les dignitaires caodaïstes la justifient :

 » On nous reproche de nous absorber inutilement dans de longues prières, alléguant que le temps consacré à cette obligation devrait être mieux employé.

Nous reconnaîtrions volontiers le bien-fondé de ce reproche si les prières que nous pratiquons consistaient en une récitation monotone de mots inintelligibles d’où serait exclue la pensée du cœur. Mais pratiquée avec intelligence et ferveur, énergique et remplie d’onction, la prière, acte de foi, est non seulement un acte d’adoration, mais encore une élévation de notre cœur, un élan de notre âme vers l’Être Suprême.

Dans l’état actuel de leur évolution religieuse, la masse des fidèles caodaïstes a besoin d’acquérir une volonté telle qu’elle lui permette de résister aux tentations matérielles en toutes les circonstances, et de s’entourer d’une ambiance pure qui écarte les idées mauvaises et les influences inférieures de l’espace.

Cette volonté, pour être efficace, doit être soutenue par la foi. Or la pratique répétée de la prière affermit cette foi si précieuse, en même temps qu’elle permet de s’attirer, par la pureté de leur cœur, les forces protectrices de l’Au-Delà.

D’autre part, il n’y a rien de plus ravissant, de plus sublime, que de rentrer dedans de soi-même, oubliant chaque jour, par quelques heures de prière fervente, les affaires et le monde pour élever sa pensée vers Dieu avec Qui on traite seul à seul.

Tel est le but de la prière, qui doit être journellement pratiquée par les simples fidèles. Demain élevés sur un degré supérieur d’évolution, ils sauront la ramener à sa forme abstraite, intérieur : la méditation.

Au point de vue invocatoire, nous prions pour les personnes malades, malheureuses, pour qui nous demandons à Dieu, non la jouissance d’un bien matériel, d’un intérêt personnel, mais le prompt retour à la santé, ou la faveur d’un appui moral occulte, leur permettant de subir, sans faiblesse, une épreuve ou une conséquence karmique. Nous prions également pour les esprits souffrants malheureux, sur qui nous appelons la miséricorde divine.

Ainsi faite, la prière constitue l’une des pratiques nécessaires au salut des âmes.

Ceux qui ont quelque expérience religieuse, qui parlent de la chose religieuse non du dehors ( comme d’une curiosité qui en vaut bien une autre : point de vue des journalistes parisiens, en général ), mais du dedans, reconnaîtront une grande sagesse en ces simples lignes.

Le symbolisme Caodaiste.

De la brochure nous détachons ces passages ( p. 21 ) :

 » De la conscience que l’homme est tenu à des devoirs envers Dieu qui l’a créé, est né le sentiment d’adoration. L’ensemble des actes par lesquels nous témoignons à Dieu ce sentiment d’adoration constitue ce que nous appelons le culte. Il en est de même du culte caodaïste. Celui-ci se pratique chaque jour, dans les oratoires comme dans les maisons privées, en quatre temps ( tu thoi ) : à six heures, à midi, à dix-huit heures, puis à minuit. Prosternés devant l’autel divin, dans l’élan de notre âme vers l’Être Suprême, nous commençons par accomplir le rite de l’offertoire de l’encens ( niêm huong ). Vient ensuite celui de l’ouverture des prières ( khai kinh ).

Ces prières dites, nous nous mettons à entonner en chœur un cantique à la gloire de Dieu, puis trois autres en l’honneur des Trois Saints.

Tel est, dans toute sa simplicité, le rite du culte quotidien. Quant à l’office divin célébré dans les oratoires, les jours de grande cérémonie, il comporte un cérémonial plus imposant.

Les dignitaires du sexe masculin, dans leur costume de cérémonie dont la couleur est déterminée par la branche à laquelle ils appartiennent, se prosternent par rangées transversales, sur la natte étendue devant l’autel divin, auquel ils font face. A leur droite et devant l’autel de Quan-Thanh-Dê-Quân, sont agenouillés sur une autre natte les adeptes du même sexe ( Nam phai ), tous vêtus de blanc avec, sur leur tête, le traditionnel turban noir.

Un jour, le roitelet Cung-Vuong de la principauté de So(1) perdit une arbalète de la chasse. Ses officiers d’ordonnance s’apprêtaient à aller la chercher, lorsque Cung-Vuong les en empêcha en leur disant :

 » A quoi bon la chercher ? Sachez que nous ne perdons rien à ce qu’une arbalète égarée par un habitant de So soit bientôt retrouvée par un autre habitant de la même principauté.  » Confucius, ayant appris ces paroles, les commenta :  » Quelle limitation regrettable dans les sentiments de fraternité de Cung-Vuong ! N’aurait-il pas mieux faire de dire : un homme a perdu une arbalète, un autre homme la retrouvera.  » Ainsi exprimée, la conception de la fraternité humaine par le grand philosophe chinois apparaît bien plus belle, plus saisissante dans sa forte concision. « 

Sur ce terrain splendide de la fraternité humaine, les disciples du Christ et les fils d’Hiram, les adeptes du Bouddha, de Confucius, de Lao-Tseu et les fervents de la théosophie, du spiritisme, de l’occultisme, se rencontrent unis dans leur volonté commune de construire le Temple de l’Humanité. Que tous aident, du meilleur d’eux-mêmes, à cette union fraternelle, à cette coopération constructive, afin que nous ne soyons pas plus longtemps honteux des crimes et des atrocités avec lesquels nous avons jusqu’ici ensanglanté tant de siècles d’Histoire ! Il est temps, grand temps de racheter tant de barbarie !

Prions !… Méditons !… Devenons des Églises vivantes !…

Pour atteindre aux cimes, après les épreuves, le caodaïste dispose de la  » cellule de méditation  » :

La cellule de méditation est le lieu où les fidèles sont admis pour recevoir l’initiation.

Tout adepte qui demande à y être admis, doit se conformer aux prescriptions suivantes :

Article premier. – Il doit avoir satisfait à ses devoirs moraux ( Nhon-Dao ) et au régime exclusivement végétarien pendant plus de six mois.

Art. 2. – Il doit être présenté par un adepte jugé plus vertueux que lui.

Art. 3. – Toute communication écrite avec l’extérieur lui sera interdite, sauf avec ses parents, à condition d’être lue d’avance par le supérieur de l’établissement.

Art. 4. – Il doit refuser l’accès de l’établissement à tout individu étranger à la religion, qu’il soit fonctionnaire ou parent d’adepte.

Art. 5. – Il doit s’interdire toute conversation avec les personnes du dehors ; toutefois, il pourra recevoir la visite de ses parents ou enfants après qu’il en aura reçu l’autorisation du supérieur.

Art. 6. – Il doit s’abstenir de chiquer du bétel, de fumer du tabac et de manger quoi que ce soit en dehors des repas servis par l’établissement.

Art. 7. – Il doit avoir l’esprit calme, la conscience tranquille. Il doit vivre en bon accord avec ses camarades de cellule et éviter toute conversation à haute-voix ; il doit les aider dans la pratique religieuse.

Art. 8. – Il doit obéir à toutes injonctions du supérieur et pratiquer les exercices spirituels d’après les prescriptions horaires qui lui auront été fixées par ce dernier.

Combien d’Occidentaux s’adonnent à la prière ? Je veux dire à la prière spontanée et libre.


(1) Une des principautés de l’empire du Milieu du temps de Confucius.

Combien d’Occidentaux s’adonnent à la méditation ?

Oui, il faut le répéter : en matière spirituelle, nous Occidentaux, nous sommes des illettrés.

… Même si le Grand Architecte de l’Univers n’était qu’une illusion, un leurre, un mot, la prière serait utile, la méditation serait utile. Dans notre ignorance crasse, dans notre rage antireligieuse, nous avons banni l’une et l’autre de nos pratiques quotidiennes, de nos exercices spirituels de chaque jour ! Mais voici que, peut-être, une science nouvelle : la Cosmobiologie ( avec son grand Poète : Théo Varlet ), nous y ramène tout doucement à pas feutrés, pour ne pas nous effaroucher. Les esprits forts sont gens douillets, qui n’aiment guère s’être pareillement trompés…

Conseils à un caodaïste d’Europe.

Le  » Bouddhisme rénové « , c’est la large tolérence, c’est le point de jonction de tous les chemins suivis jusqu’ici par les peuples qui veulent aller vers le Divin. On va crier que nous sommes prétentieux. Ne nous faut-il pas souffrir à l’exemple du Sauveur, pour faire un peu de bien autour de nous ?

Régime végétarien. – Vous pouvez commencer à observer les dix jours mensuels. Si nous abandonnons le régime carné, c’est parce que nous voulons éviter les souffrances aux êtres qui, bien que moins évolués que nous, savent aussi souffrir comme nous. Médicalement parlant, l’homme, de par sa constitution, n’est pas fait pour se nourrir de chair que son organe digestif supporte mal. D’ailleurs, les animaux sont malades comme nous, il est difficile de s’en apercevoir et l’on pourra se nourrir de parties malades. Les maladies de l’homme s’ajoutant à celles des animaux, en créent d’autres, dont la science médicale est encore impuissante à découvrir la nature, encore plus impuissante à les guérir.

Le régime végétarien porte généralement à la douceur l’homme qui doit être toujours sain de corps et d’esprit.

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