Histoire et philosophie du caodaisme (10)

Mise à jour 2012-05-18 10:06:25

Ce ne sera qu’une question d’habitude ; aussi nous ne demandons que 6 jours par mois aux nouveaux adhérents.

Autel. – Oui, il vous faut avoir un autel. Tout ce que vous avez dit dans votre lettre, n’est que l’exacte vérité. Il faut toujours être en communion d’idée avec le Divin, et l’autel est là pour nous le rappeler. La prière commune à heure fixe, met réellement l’esprit de chacun de nous dans la communauté de pensée et donne une reflet dans l’astral divin que notre Maître ( Dieu ) dirige. Christ n’a-t-il pas dit que si nous nous mettions à deux pour lui demander sa grâce dans la prière, nos voeux seraient exaucés ? Nous pourrons alors nous mettre en esprit sous la paternité éternelle de Dieu.

L’Européen, plus que l’Asiatique, doit avoir toujours un autel dans son home. En effet, il doit travailler plus que l’Asiatique, car la vie lui est plus difficile, et il doit lutter du matin au soir pour son pain quotidien. Et l’autel est là pour lui rappeler ses devoirs envers son Créateur, lorsqu’il rentre dans son foyer.

Il faut bien éviter les rites nombreux qui sentent le charlatanisme ou l’hérésie ; mais l’on ne doit pas les supprimer radicalement. Les intellectuels, les savants sont généralement portés aux extrêmes : ils sont ou athées ou croyants, parfois jusqu’à l’intolérence pour ne pas dire au fanatisme. Soyons dans le  » juste milieu « , comme nous le recommande le Sage  » Confucius « .

En cas de décès, rassemblez en plus grand nombre possible nos frères caodaistes pour les prières en commun. Ces prières ont pour but de faciliter la désincarnation du défunt et, par la force des pensées concentrées, nous élevons l’esprit du mort vers des plans supérieurs auxquels lui seul ne peut parvenir par ses propres efforts.

Pour vous, songez à vivre encore assez longtemps pour la propagation de la nouvelle Foi, ce pour la gloire de notre Maître Divin. Pour nous qui savons que la mort d’ici n’est que la résurrection dans l’Au-Delà, la mort ne nous effraie pas ; elle nous est, au contraire, une délivrance. Cependant, du moment qu’on peut encore faire un peu de bien matériel et moral autour de soi, il faut encore vivre assez longtemps pour terminer la mission qui nous incombe. Nous ne pourrons progresser et approcher la Divinité que par la perfection morale de l’âme se manifestant par des actes de charité et d’amour. Ce sont les seuls moyens qui nous permettront d’entrer dans l’apanage de Dieu.

DIGNITAIRES. – Le gouvernement universel de Dieu se compose de deux branches distinctes : l’une qui est le gouvernement des âmes et des êtres et l’autre qui est l’instruction et l’éducation.

La plupart des fondateurs de religion n’appartiennent qu’à la seconde branche : Branche des instructeurs. Ils sont les grands législateurs de Dieu en ce monde. Comme Dieu ne veut pas que, sur la terre, un homme détienne seul tout le pouvoir divin, il le partage en deux et le confie à deux plus hauts dignitaires :

I. – Le Giao-Tông détient le pouvoir et est le chef du Cuu-Trung-Dài, Cuu = Neuf, Trung = Plans, Dài = Palais ( neuf degrés de la Hiérarchie angélique ou divine et figure de neuf plans divins ).

II. – Le Hô-Phap se charge de la justice religieuse et veille à l’application des lois et est le chef du Hiêp-Thiên-Dài ( lieu de relations entre Dieu et l’Humanité ). Hiêp = Union, Thiên = Dieu. Dieu uni aux hommes ou les hommes unis à Dieu.

I. – Le premier est assisté des dignitaires énumérés dans la brochure Le Caodaïsme ou bouddhisme rénové, page 35 et suivantes, au chapitre  » Notre Code religieux  » ;

Les dignitaires de la Branche Confucianisme ( ou Ngoc, nom annamite ) s’habillent d’une robe pourpre qui signifie  » autorité  » ;

  • Ceux de branche Bouddhisme ( Thai ) portent la robe  » jaune safran  » ( symbole de vertu ).

  • Ceux de la Branche Taoïsme ( Thuong ) s’habillent de bleu d’azur, symbole de la Tolérence ou Pacifisme.

  • Seuls le Giao-Tông et le Chuong-Phap de la Branche Taoïsme s’habillent de blanc.

Les dignitaires dames s’habillent aussi de blanc.

Les dignitaires de même grade, qu’ils soient confucianistes, ou taoïstes ou bouddhistes ont les mêmes attributions, celles définies dans le  » Code religieux  » précité. Ils ne se distinguent entre eux que par la couleur de leur costume.

Quand l’un d’eux est seul dans une paroisse, il en est le chef, doit veiller à tout et être au courant de tout. Mais quand ils sont plusieurs dans une même paroisse, le Supérieur de cette paroisse pourra les charger des travaux suivants en se basant sur leurs aptitudes, leurs connaissances ou sur les branches auxquelles ils appartiennent :

  • Les Rouges ( confucianistes ) peuvent se charger du personnel, des rites et de l’ordre.

  • Les Bleus ( taoïstes ) s’occupent de l’organisation intérieure, des travaux de bureaux, de l’instruction, de l’éducation des fidèles, des œuvres de charité.

  • Les Jaunes ( bouddhistes ) s’occupent des finances, des travaux de constructions et des échanges divers.

II. – Le Hô-Phap est secondé par deux collaborateurs suivants :

  • Le Thuong-Phâm qui conduit les âmes vers le Nirvana.

  • Le Thuong-Sanh qui veille sur les hommes et les dirige vers le Dao ( la Voie de la Vérité ).

Chacun de ces trois grands dignitaires a quatre collaborateurs immédiats des branches suivantes

( explications un peu succinctes ).

La Branche  » Phap  » ( Mysticisme ) a pour chef le Hô-Phap qui dirige :

- le Bao-Phap, protecteur des lois établies ( côté Mysticisme ) ;

- le Hiên-Phap, celui qui cherche le beau, le bien pour la perfectionnement de ce qui existe ;

- le Khai-Phap, propagateur ;

- le Tiêp-Phap, aide à l’application des lois et reçoit toutes réclamations ou suggestions.

La Branche  » Dao  » ( Vie religieuse ) a pour chef le Thuong-Phâm qui veille sur les :

- Bao-Dao, Hiên-Dao, Khai-Dao, Tiêp-Dao ( mêmes attributions que ci-dessus, mais dans leur branche ).

La Branche  » Thê  » ( Vie sociale ) a pour chef Thuong-Sanh qui veille sur les :

- Bao-Thê, Hiên-Thê, Khai-Thê, Tiêp-Thê ( mêmes attributions que ci-dessus, mais dans leur branche ).

Ces quinze dignitaires forment un Conseil ayant le droit de justice et de contrôle. Ils se communiquent à Dieu et aux Esprits par leur médiumnité.

Ils sont aidés par un corps de douze académiciens dont quelques-uns seulement ont été nommés.

Pour accéder à ces grades, il faut commencer par être : Secrétaire-Archiviste, puis Greffier, Commissaire de Justice, Avocat, Inspecteur, Chancelier et Instructeur.

Quand l’Instructeur aura converti une nation, il pourra, suivant les vacances, accéder successivement à l’un des grades Tiêp, puis Khai, après Hiên, ensuite Bao, et à l’une des trois plus hautes dignités énumérées plus haut. Suivant aussi ses acquisitions antérieures, il sera dans l’une des trois branches Phap, Dao ou Thê.

Les hauts dignitaires du  » Hiêp-Thiên-Dài  » sont chargés de l’instruction et de l’éducation de l’humanité, de la justice religieuse et du contrôle des actes de ceux du  » Cuu-Trung-Dài « , sans, toutefois, pouvoir s’immiscer dans le gouvernement et l’administration du sacerdoce. Ils sont des législateurs. Ils ont aussi mission de propager la nouvelle Foi par toutes les voies : presse, conférences, etc., et de s’occuper du perfectionnement et du progrès des Lettres, des Arts, et de tout ce qui pourra aider l’humanité à vivre avec moins de souffrances dans un bien-être moral.

Je suis de la Branche  » taoïsme « , comme le sont un grand nombre de dignitaires de la Mission étrangère, qui sont des esprits du Bach-Van-Dông ( de la Loge blanche ) réincarnés présentement pour travailler au succès de la IIIè Amnistie de Dieu en Orient.

L’aura de chacun de nous, suivant le Plan divin auquel il appartient, a une coloration particulière : bleue, jaune, rouge ou blanc serein. La Branche de chacun de nous pourra être révélée que par les Esprits-Guides ou notre Maître Divin, dès notre entrée comme membres du sacerdoce, c’est-à-dire comme dignitaires, à partir de Lê-Sanh ( élève-prêtre ).

HYMNES. - Au sujet des hymnes, nous n’en avons qu’en annamite. Ce sont les prières qui datent de mille deux cents ans que les lamas de Hang-Son-Tu ( pagode de Hang-Son ) à Cô-Tô-Thành ( ville Cô-Tô ) Chine, ont pu obtenir par voie médiumnique. La traduction nous est pour le moment impossible. Nous demanderons plus tard l’aide des esprits pour les prières européennes. Très probablement, l’Esprit Victor Hugo ou sainte Jeanne d’Arc viendront à cet effet. Je ne manquerai pas de vous les faire parvenir le cas échéant. « 

Ces quelques conseils suffiraient à prouver – une fois encore – que le Caodaïsme ne s’adresse pas seulement à des masses analphabètes, amorphes, pour lesquelles la vie est une sorte de demi-sommeil animal, mais aussi à des esprits évolués et élevés, à tendance mystique, qui ont besoin de satisfaction religieuse intense.

Autel de Dieu et offrandes.

AUTEL DE DIEU. – L’autel ressemble à une maisonnette fermée des trois côtés, le côté de devant étant ouvert, on y met un rideau. Aux heures de prières, on tire le rideau pour mettre à découvert l’insigne religieux ( conscience divine ), on allume une paire de bougies, cinq bâtons d’encens et du bois de santal ( symbole des cinq éléments constitutifs de l’homme en état de purification ( sanctification complète de l’être ) ).

DANS LES MAISONS PARTICULIÈRES. – L’autel de Dieu pourra aussi être installé au-dessus de la cheminée du salon en y installant les objets de culte, sans avoir besoin de la maisonnette comme il est dit plus haut.

L’autel de Dieu pourra aussi être installé sur une table, plus élevée que les tables ordinaires, placée contre le mur de cloison dans la salle d’honneur de la maison.

HEURES DES PRIÈRES. - Les prières se font quatre fois par jour.

1° Entre 5 et 7 heures ;

2° Entre 11 et 13 heures ;

3° Entre 17 et 19 heures ;

4° Entre 23 heures et 1 heure.

OFFRANDES. - On offre le thé (A) le matin et le soir, le vin à midi et à minuit.

Pour le thé, on l’offre dans une tasse qu’on met à côté d’une autre tasse contenant de l’eau pure ; pour le vin, on le met dans trois verres à liqueur. Les tasses et les verres doivent être couverts en dehors des heures de prières.

Aux premier et quinzième jours du mois ( annamite ) et aux jours de fête, on offre des fleurs (B) et des fruits.

Au milieu de la table de l’autel de Dieu, on place une petite veilleuse (C) qui doit être allumée nuit et jour puisque cette flamme représente le feu divin ou lumière divine éclairant l’Univers.

Aux heures de prières, on allume deux chandelles et cinq bâtons d’encens. On ne brûle le bois de Santal (D) qu’aux grandes cérémonies.

SIGNIFICATION DE LA DISPOSITION DES OFFRANDES. - Il nous a été enseigné : qu’au Bach-Ngoc-Kinh ( Nirvana ) le trône de notre Maître Suprême est au Nord, dont le levant est à sa gauche et le couchant à sa droite.

Il résulte de cet enseignement que dans n’importe quel lieu où est placé l’Autel, Œil divin est au nord, donc le levant ou  » Duong  » est à sa gauche et le couchant ou  » Âm  » est à sa droite.

Dans l’Univers, il y a deux principes  » Âm  » et  » Duong  » qui forment l’origine de toute création.

1. – Les deux chandelles symbolisent les deux Logos masculin et féminin unis pour la production en général ; la lumière lunaire et solaire ( Âm-Duong ) conserve encore l’image de cette puissance productrice.

La chandelle de gauche représentant la lumière solaire ( Duong ) doit être allumée la première.

2. – Les cinq bâtons d’encens représentent les cinq sens de l’homme.

3. – Les trois verres de vin représentent : l’être astral ou notre énergie vitale. Le vin est réellement l’essence de la vigne comme la vitalité est l’essence de l’être.

La vigne et le raisin représentent la matière ou notre corps matériel. Le jus de raisin représente notre énergie vitale ou notre astral.

Le vin est l’esprit de la vigne et du raisin, il symbolise donc l’esprit divin de notre être ou âme.

4. – La tasse d’eau pure qui symbolise le  » Duong  » doit être placée à la gauche de l’Oeil divin et la tasse de thé qui symbolise le  » Âm  » doit être placée à la droite. ( Ce thé et cette eau mis ensemble forment l’eau bénite ou sacrée ( Âm-Duong ). Cette eau bénite peut être donnée à boire aux malades qui ont fait d’ardentes prières, et servie au baptême. )

Les fleurs représentant le  » Duong  » doivent être placées à la gauche et les fruits le  » Âm  » à la droite.

L’infusion de ces fleurs séchées, bien gardées et transformées en tisane peut guérir les malades qui croient sincèrement aux miracles du Créateur.

Les trois éléments essentiels ( Tam-Tai ) de l’Univers sont : le Ciel ( Thiên ), la Terre ( Dia ) et l’Humanité ( Nhon ), le Ciel est constitué essentiellement par le Soleil ( Nhut ), la Lune ( Nguyêt ) et les Étoiles ( Tinh ).

La Terre est constituée essentiellement par l’eau ( Thuy ), le Feu ( Hoa ) et l’éther (Phong ).

L’Homme est constitué essentiellement par la matière ( Tinh ), l’essence vitale (Khi), l’âme ( Thân ).

Les offrandes représentent les trois éléments essentiels de notre constitution : les fleurs représentent la matière, le vin, l’énergie vitale et le thé, l’âme.

Rites et Prières.

Avant d’aborder les rites je dois vous donner l’explication des  » lay « .

Chez nous, les  » lay  » sont des marques extérieures de la vénération que l’on témoigne intérieurement à Dieu, aux Esprits supérieurs, aux Souverains, aux morts et ses parents. Ils ne sont donc en aucune façon humiliants, comme on le pense.

Pour faire des  » lay « , on commence d’abord par joindre les mains ( marque de la confiance absolue ) de la façon suivante :

On met le pouce de la main gauche sur la base de l’annulaire et on ferme la main. On couvre la main gauche ainsi fermée avec la main droite en mettant le pouce de la main droite sur la base de l’index de la main gauche.

EXPLICATION DE LA POSITION DES DEUX MAINS AINSI JOINTES. - Le Ciel fut crée en l’année Ty et l’Humanité en l’année Dân, c’est pourquoi nous mettons le pouce de la main gauche à la place de l’année  » Ty « , et celui de la main droite à celle de l’année  » Dân « .

Dans la position debout, on pose les mains jointes au milieu de la poitrine. Avant de s’agenouiller, on s’incline profondément trois fois en faisant un mouvement de haut en bas des deux bras élargis en cercle ( les mains toujours jointes ) en signe d’offrande de notre cœur ardent à Dieu.

Pour faire les  » lay « , on se met à genoux, on porte les mains jointes à la hauteur du front, on rabat sur le parquet les deux mains ouvertes et les pouces entrecroisés, et on fait les  » lay  » en frappant de la tête sur les deux mains en certain nombre de fois suivant le degré de l’Esprit auquel on fait des  » lay « .

A l’heure fixée pour les prières en commun, les fidèles s’assemblent dans la pièce réservée au culte. Ils s’alignent debout en deux rangées tout le long de la pièce, les mains jointes et posées sur les poitrine ; les prêtres en costume de cérémonie en tête ; les hommes se mettent à gauche, les dames à droite d’abord face à face. Dès que tout est prêt, ils se tiennent dans une position respectueuse. Hommes et dames se saluent par une inclination de tête et par le mouvement de haut en bas des deux bras élargis en cercles, les deux mains toujours jointes (E). Ensuite les groupes des hommes et dames s’avancent l’un vers l’autre de manière à former des rangées de trois ou quatre personnes ou même plus, suivant la largeur de la pièce en se gardant toutefois de se toucher et en se laissant un espace libre au milieu, séparant nettement hommes et dames, puis ils se tournent vers l’autel, les yeux fixant l’Oeil divin (F), le prêtre et les fidèles s’inclinent profondément trois fois devant l’autel puis se mettent à genoux ; avancer un peu le pied gauche, puis plier le pied droit d’abord, le pied gauche ensuite.

On fait alors les signes suivants : On frappe les deux mains ainsi jointes d’abord au front, en prononçant  » Nam Mô Phât  » ( Au nom de Bouddha ) Rapport à Dieu.

Après, à gauche, à la hauteur de l’oreille, en prononçant :  » Nam Mo Phap  » (Rapport à la Nature ).

Puis à droite, à la hauteur de l’oreille, en prononçant :  » Nam Mô Tang  » ( Rapport envers l’Humanité )

Ensuite sur la poitrine, en prononçant les cinq invocations sacramentelles suivantes:

1. –  » Nam Mô Cao-Dài (H) Tiên-Ông Dai-Bô-Tat Ma-Ha-Tat  » ( Dieu ) G).

2. –  » Nam Mô Quan Thê Âm (H) Bô-Tat Ma-Ha-Tat  » ( Bouddha );

3. –  » Nam Mô Ly Thai Bach (H) Tiên-Truong  » ( Taoïsme ) ;

4. –  » Nam Mô (H) Hiêp-Thiên Dai-Dê Quan-Thanh Dê-Quân  » ; (Représentants des trois grandes religions : Confucianisme, Taoïsme et Bouddhisme. )

5. –  » Nam Mô Chu Phât ( I ), Chu-Tiên ( J ), Chu Thanh ( K ), Chu Thân (L) ; ( Esprits supérieurs ).

Faire une profonde inclination après chaque invocation.

Après chaque prière, faire trois  » lay « , c’est-à-dire se courber trois fois ; chaque fois, toucher la terre du front quatre fois pour Dieu, trois fois pour les autres divinités. Dans la prière, le fidèle demande au Maître Divin de l’élever en sagesse, de lui donner assez de force et de courage pour suivre la Voie ( Dao ) tracée par Dieu et donner à l’humanité la paix tant promise. Le prêtre, en outre de ces demandes, prie le Maître Divin de le protéger pour la propagation de la Sainte Doctrine, de savoir souffrir pour que l’Humanité puisse vivre en paix et faire régner la paix universelle.

Les fidèles doivent suivre le prêtre avec dévotion dans tous ses mouvements.

Aux jours de fêtes, au début de la cérémonie, le prêtre, officiant, tient en main les cinq bâtons d’encens lorsqu’il fait les signes et prononce les invocations sacramentelles ; après, il remet les bâtons d’encens à l’un de ses aides ( restant debout auprès de l’autel ). Ce dernier les plante dans le vase ad hoc.

Pour le moment, nous n’avons que des prières en Quôc-Ngu. Nous avons prié Dieu en vue d’obtenir des prières en français. En attendant, les fidèles font des invocations et forment des vœux.

A la fin de la cérémonie du culte, les assistants font des  » lay « , se lèvent ( toujours le pied droit avant ), s’inclinent profondément devant l’autel trois fois, font un demi-tour sur eux-mêmes de droite à gauche, se tournent ainsi vers l’autel de Hô-Phap ( Bouddha, gardien du Nirvâna ) dressé en face de l’autel du Maître Divin et lui font une révérence. Ensuite, ils reviennent se ranger comme au début de la cérémonie face à face et chacun à sa place.

Ils se saluent par une inclination de tête et se retirent.

AUTEL DE HÔ-PHAP (M). – Pour le moment, on peut disposer contre le mur une petite table sur laquelle on met une paire de chandeliers, un base pour les bâtons d’encens, un vase pour le santal, un verre à vin, une tasse de thé, une tasse à eau, un pot à fleurs, une soucoupe à fruits. Au mur est suspendu un carton sur lequel sont écrits ces mots :  » Hô-Phap  » ( Bouddha, Gardien du Nirvâna, Protecteur des Fidèles ), le signe  » Khi  » ou  » Souffre Vital  » qui ranime l’Humanité mourante.

Les prêtres ont soin, avant la fin de chaque grande cérémonie, de prononcer un sermon exhortant les fidèles à croire en Dieu, le Créateur et Père commun à tous, à s’aimer, à unir les âmes pour la Paix universelle.

NOTA. – Comme certains peuples ne sont pas habitués au  » lay « , nous pouvons pour le moment le remplacer par de profondes révérences.

Signé : THUONG-TRUNG-NHUT.

Ce rituel peut paraître compliqué aux Occidentaux, même de bonne volonté, qui peuvent avoir une certaine répulsion à jouer aux enfants de chœur. Dans son libéralisme, dans son esprit de tolérance, le Caodaïsme admet de grandes simplifications, surtout chez certains peuples européens et américains peu démonstratifs en matière de foi.

DIRECTIONS SPIRITUELLES

… Il y a des choses qui dépassent l’entendement humain, que la langue humaine est absolument incapable de décrire. Aussi, les Esprits qui se sont manifestés à nous, nous ont toujours recommandé de ne pas trop nous attarder à chercher à percer des mystères qu’eux-mêmes ne sont pas en mesure de nous dévoiler. Cherchons seulement à connaître la vérité, celle dont nous avons besoin présentement pour notre gouverne, pour que nous ne soyons pas dans le doute ; une fois que nous l’aurons trouvée, persévérons dans cette voie. En nous faisant cette recommandation, les Esprits n’ont pas l’intention de nous empêcher de chercher à connaître, à sonder les mystères, pour progresser de jour en jour. Non, telle n’est pas leur intention. Ils craignent que nous perdions notre temps à vouloir rechercher des choses qui ne sont pas absolument utiles.

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